Alors que le soleil se frottait déjà les yeux, prêt à aller se coucher, la pénombre gagnait la Vallée de Mai célèbre pour sa forêt de cocotiers de mer, des palmiers produisant la plus grosse graine du règne végétal, la coco de mer. Cela bien sûr n’avait pas échappé à la vigilance de l’Unesco qui lui avait collé vite fait et en priorité l’étiquette « patrimoine mondial ». Et tant pis si le rond-point de Senonches dans le Perche, admirable pour ses gros bolets en bois, patienterait encore avant de décrocher la timbale. Assis sur un tronc renversé, Grégoire de Villiers attendait Wilko. En dépit de la chaleur étouffante, il n’avait pas jugé bon de se séparer de son blazer. A soixante-cinq ans, De Villiers n’attendait plus grand chose de la vie, sinon passer une retraite à ne rien faire sur une île idyllique. Il se serait bien passé de cette affaire de braconnage. Il rota discrètement. Décidément, le cari de chauve-souris, une gourmandise des Seychelles, ne convenait plus à son estomac pourtant tanné au Glen Deveron, un whisky de Dundee devenu son meilleur ami, il y a longtemps déjà. À 17 heures précises, Wilko apparut comme par enchantement devant de Villiers.
— Asseyez-vous, dit de Villiers sur un ton agacé en se demandant comment l’agent secret avait pu le surprendre. J’ai sur les bras un problème qui m’empêche de dormir. Lire la suite dans A/R 33
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