Les bourgeons sortent et avec eux les vans qui déferlent sur les routes de France. Certains n’en sont pas à leur galop d’essai ; d’autres inaugurent la nouvelle gomme de leurs pneus. Avec l’aide de ses amis puristes, Marius Vaudelair dresse la typologie sociologico-parodique des néophytes du bitume.
Le tableau, vu de l’extérieur, avait de quoi faire peur. Trois têtes pas fraîches, autant de camions rouillés, des chiens de la casse et des jambonneaux étalés sur le bitume. « C’est ça, la vanlife, la vraie ! », avait ironisé Pok-Pok, roi de la débrouille. « Et si on proposait des stages d’initiation aux nouveaux sur les routes ? », avait suggéré Ad ». Nous tenions quelque chose. Encore fallait-il mieux cerner la cible. Comment identifier les vanlifers tombés du nid ? Une soûlerie et quelques heures plus tard, nous avions notre portrait-robot.
Pok-Pok, qui traînait sa carcasse sur les routes avant que le franc ne cède sa place à l’euro approuva et évoqua le temps où les nomades étaient vus d’un mauvais œil par la société : « Si tu vivais sur la route, c’était faute de moyens ou bien parce que tu faisais le choix radical de couper avec le mode de vie sédentaire ». Aujourd’hui la vanlife est un style de vie désirable, synonyme de liberté, promu par quelques influenceurs qui inondent les réseaux d’images stéréotypées de leurs séjours ensoleillés autour du monde.
Quelques bières plus tard, d’où bien souvent, la philosophie jaillit …
L’heure est à la célébration de notre grand œuvre sociologique. Demain, si tout va bien, nous planifierons le contenu de nos stages d’initiation. Après avoir piqué quelques bières au supermarché.
Les bons tuyaux (sérieux) de Marius
Avant de vous lancer dans la vanlife, gardez en tête que chacun est libre de vivre sa vie sur les routes comme il l’entend sans se préoccuper des stéréotypes proférés par une bande de soûlards. Une fois sur les routes, n’oubliez pas que la nature, c’est comme la vie — on n’en a qu’une, alors respectons-la.